Photothérapie
J’ai débuté la série Corps Paysages il y a près d’un an désormais.
Dans un premier temps, je me suis photographiée moi-même, comme une auto-analyse corporelle. J’ai ressenti ce besoin de voir mon image au travers d’un oeil autre que le mien, un oeil machine, un oeil auxiliaire.
J’ai d’abord photographié mon corps dans son entièreté pour réussir à modifier mon regard sur moi-même. Puis j’ai commencé à zoomer sur des parties de mon corps que je ne voyais que peu facilement en temps normal ou que je n’aimais pas. J’ai zoomé et zoomé encore. Jusqu’à faire disparaitre mon image propre et la transformer en un autre paysage.
Démarquez-vous
Autoportrait thérapeutique
Se réapproprier son image
J’ai continué à morceler mon corps dans des paysages variés. J’ai traversé des déserts, j’ai gravi des collines et des montagnes. J’ai observé mon corps sous des formes diverses. J’ai vu de magnifiques paysages. Mon regard a changé sur mon propre corps, j’ai appris à voir au delà de la globalité d’une apparence, j’ai appris à observer différemment.
J’ai décidé de photographier des paysages différents du mien pour permettre à d’autres de voir leurs corps d’une façon plus unie en passant par le morcellement. J’ai mis en place Corps Paysages pour diriger les regards vers un autre univers. Les diktats et le regard de la société sur les corps poussent les êtres - les femmes bien sûr mais les hommes aussi, les non binaires, les trans, les corps repoussés, les corps désirés - à s’observer sous un prisme sans cesse critique, à se trouver insuffisant.
A ce point de mon travail, j’ai souhaité modifier ma façon de procéder et être utile à des personnes qui ne supportent pas ou plus leur corps, les aider à se réapproprier une enveloppe qui leur a été dépossédée.
J’ai voulu transformer Corps Paysages en photothérapie. J’ai été malgré tout bloquée assez rapidement dans mon processus n’ayant pas de formation en psychologie. J’ai donc cherché à me mettre en relation avec des professionnels et être accompagnée pour aider les personnes qui me contacterons.
Via cette recherche, j’ai rencontré Marine Lavrut, psychologue et psychothérapeute de formation, spécialisée dans l’analyse et la compréhension de la psychologie, notamment à travers la découverte, la conscience et l’acceptation de soi-même, basée à Besançon. Nous avons mis en place un processus de photothérapie alternant séances thérapeutiques, séances photo et retour sur les images.